Contrairement à ce que ceux qui méconnaissent ce sport affirment, le flyball ce n’est pas « simplement » envoyer le chien chercher une balle dans un boxe et attendre qu’il vous la ramène.
Cette façon, très réductrice, de voir les choses est bien loin de réalité du terrain. Nous avons affaire, en l’occurrence, à un sport complet autant pour le maître que pour le chien, d’un sport qui demande une préparation, un entraînement, une discipline exigeants.
Commençons par voir comment entraîner le chiot et l’adulte.
Le chiot
Avec un chiot, il n’est pas encore question de prévoir de l’entraînement, que ce soit sur le boxe (lanceur) ou sur les haies… mais plutôt de faire de lui un chien qui, devenu adulte, saura se concentrer sur la tâche qui lui sera demandée.
Pour cela, il n’y a pas de secret et je dirais même que les conseils qui vont suivre sont valables pour n’importe quel chiot.
Socialisation
Une compétition de flyball, c’est du bruit (aboiements de chiens, cris des maîtres, haut-parleurs, musique…) et beaucoup de chiens et d’humains rassemblés.
Il est donc indispensable que le chien ne soit pas inquiet par rapport à cet environnement, sinon il va se concentrer sur sa peur et oubliera son travail.
Socialiser un chien à tous les bruits, mouvements, personnes… se fait entre la 6e et la 12e semaine, pendant la phase de socialisation du chiot.
Alors, dès que vous avez votre nouveau compagnon, n’écoutez pas l’éleveur, le vétérinaire ou celui qui n’y connaît rien mais a un avis sur tout, bref tous ceux qui vous disent de ne pas sortir votre chiot « avant qu’il ait tout ses vaccins »… C’est irresponsable !
Au contraire, sortez-le un maximum, faites lui faire un tas d’expériences positives, allez dans un marché, à une sortie d’école, sur un quai de gare, promenez un caddie sur le parking d’une grande surface en le tenant en laisse… Qu’il découvre un tas de choses, de bruits, de gens… Laissez n’importe qui le caresser, le toucher, lui parler…
Et quand il sera en compétition, ce sera « du gâteau » pour lui, il se concentrera sur sa balle ou sa corde et oubliera tout le reste.
Rappel
Un chien qui revient vite au rappel sera rapide à son retour de boxe.
Le rappel s’apprend dès le plus jeune âge… en étant particulièrement positif et attractif, accroupissez-vous, souriez-lui quand il revient, faites-lui la fête… Demandez à quelqu’un de tenir votre chiot et courrez devant lui en laissant traîner sa corde à jouer au sol en la tenant de la main gauche puis appelez-le… Il faut qu’il revienne vite, en toute circonstance et se jette sur son jouet.
Au besoin, utilisez la longe pour être certain de pouvoir le faire revenir jusqu’à vous.
Ne le punissez jamais quand vous l’avez appelé, vous briseriez sa confiance en vous.
La corde ou tout autre objet de motivation
Aller chercher la balle, c’est finalement assez simple, mais lorsque le chien a celle-ci, il a satisfait son envie de poursuite et de capture… Pourquoi devrait-il se dépêcher de revenir chez vous ?
C’est là que la corde à tirer ou tout autre objet de motivation intervient, même si la corde ou le « tug » est plus conseillé.
Commencez très rapidement à jouer avec votre chiot à « attrape la corde », le but est que le chien y morde bien à fond, joyeusement, vite et la tienne bien.
Au début, faites-la simplement passer dans son champ de vision et félicitez-le lorsqu’il la regarde… Petit à petit, il va tenter de la prendre si vous l’agitez en vous éloignant de lui.
Vous devrez arriver à une bonne prise, bien ferme et vous pourrez alors jouer à « tire-tire » avec lui (attention pas durant la période où il change de dents, il pourrait associer la corde à de la douleur).
Vous pourrez aussi faire la course, avec votre chien, pour voir qui arrivera le plus vite à la corde !
Il est tout aussi important de lui apprendre à lâcher la corde sur ordre, pour cela, agissez de façon positive, sans lui faire mal, sinon il évitera de venir vous la rendre. Notre article sur la corde à tirer vous y aider).
A terme, votre chien devra être plus excité par la corde que par la balle…qui ne sera qu’un « simple » objet à rapporter pour recevoir son jouet. Le but étant pour lui de revenir à toute vitesse vers vous pour récupérer son jouet, en lâchant la balle pour mordre celui-ci.
Attention, la corde n’est pas un jouet « tout venant », c’est du matériel de sport, donc ne la laissez pas en continu à votre chien, elle ne servira qu’au moment des entraînements, entraînements que vous pourrez faire n’importe où et à n’importe quel moment ! Ayez de l’imagination, que diable…
même en promenade, à la plage, la corde peut être utilisée
S’habituer à l’ambiance
Faire des exercices de rappel ou avec la corde au bord du terrain d’éducation ou de sport canin va encore augmenter la concentration de votre chiot et lui apprendra à ne pas craindre ce qu’il entend, à s’occuper de vous et pas des autres chiens…
La pratique d’une autre discipline canine sera aussi un plus, en effet un chien qui passe son temps à faire diverses choses se fatigue sainement et n’a pas besoin de « s’occuper » tout seul en aboyant ou en démolissant des choses dans votre intérieur !
Accepter de rester en cage
Lorsqu’un chien de flyball ne joue pas dans une manche, il est indispensable qu’il se repose. Le garder près de soi n’est pas une solution car il va inévitablement s’énerver d’entendre ses congénères aboyer et courir. Du coup, il va perdre une part précieuse de son énergie à aboyer ou à vouloir rejoindre les copains, or il en aura bien besoin pour la fin de la journée, lors des doubles éliminations.
C’est pourquoi la meilleure solution est de l’entraîner à rester enfermé dans une cage ou un vari-kennel lorsqu’il est au repos. Très rapidement, il va comprendre le principe et se réfugiera dans son petit « chez lui » avec plaisir pour y reprendre des forces.
Dès son jeune âge, vous pourrez donc apprendre à votre jeune compagnon à découvrir les bienfaits de cette « tanière » particulière. De la sorte, il se s’inquiètera pas de s’y retrouver lors de ses premières prestations « officielles ».
Entrainement du chien adulte
Pour former un bon chien de flyball, il faut d’abord qu’il soit capable de faire le « tourne », l’apprentissage sur le boxe viendra en tout dernier.
Pourquoi le « tourne » en premier ?
Pour éviter les blessures
Un chien qui joue en compétition fera, en moyenne, 4 à 5 courses sur sa journée.
Une course comprend entre 3 et 5 manches, sans oublier les échauffements et les faux-départs.
Il faut donc compter environ 20 passages sur le lanceur sur la journée.
Si l’on ajoute à cela le saut des 4 haies aller / retour, cela fera 80 impacts supplémentaires sur le sol.
Ainsi, les pattes, les épaules et le dos du chien sont soumis à des pressions importantes, il est donc indispensable de le protéger au maximum afin que son bien-être et sa santé soient préservés.
Un chien qui arrive de façon frontale au boxe prend appui sur celui-ci avec les antérieurs (et les épaules), toute la pression se répartit donc sur 2 pattes.
Par contre, si le chien « tourne » correctement, il arrive sur le boxe, prend appui avec les antérieurs puis avec les postérieurs, la pression est donc mieux répartie puisqu’elle se fait sur les 4 membres et le risque de blessure et donc réduit.
Pour la concentration
Le chien qui arrive au boxe et a bien appris à tourner est occupé à calculer sa trajectoire, il ne pense pas à regarder ce qui se passe sur la ligne voisine, ignore tout de son environnement sinon à bien « capturer » la balle et lorsqu’il a celle-ci, son mouvement l’a automatiquement mis dans l’axe des haies pour le retour, il ne pense donc pas à jeter un œil aux voisins ou à aller chercher la balle sur l’autre ligne, il est concentré sur son maître qui a sa corde en main.
Pour la vitesse
Un chien qui tourne bien fait un mouvement « coulant », il ne doit pas se retourner, avec tous les mouvements corporels que cela implique, pour repartir, de plus, le chien qui tourne prend appui sur le boxe pour s’élancer, et donc donne une impulsion supplémentaire qui lui permet d’accélérer. Un bon « tourne » permet de gagner les quelques millièmes de seconde qui donnent la victoire.
Comment apprendre le « tourne »
Plusieurs méthodes existent pour cet apprentissage et elles évoluent au fil du temps…
Travail sur la cible (voir ce sujet)
Le cône
Une autre façon d’apprendre le tourne est de disposer un cône au sol. Cette méthode a déjà un certain âge et n’est plus conseillée…
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Le travail à la planche d’entraînement
Ce n’est que lorsque le chien fera un excellent tourne sur la planche que le boxe sera introduit. Ensuite, il faudra de nombreux exercices supplémentaires pour que le chien tourne aussi vite et bien sur le boxe que ce qu’il faisait sur la planche. Ce n’est qu’alors qu’il découvrira que son mouvement fait sortir une balle du boxe !
Exemples de travail au boxe
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Quand et combien d’entraînements ?
Entraîner le chien peut se faire tous les jours et quasi n’importe où : jouer avec sa corde à tirer, le faire tourner, ça ne prend pas beaucoup de temps ni d’espace mais il sera plus efficace de faire des exercices courts et répétés plutôt qu’une longue séance (30 secondes à une minute sont parfaits). Il ne faut jamais dépasser la limite de concentration du chien, celle-ci étant très faible chez le jeune chien et augmentant avec son âge.
Les entraînements au club seront l’occasion de vérifier que le chien réalise bien ce qu’on lui demande et de fignoler sa prestation.
Même un chien de compétition doit continuer à s’entraîner à la maison… C’est toujours un moment de complicité entre le maître et son compagnon, alors pourquoi s’en passer ?