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La socialisation d’un chiot… essentielle et si mal connue…

Commençons par un petit peu de vocabulaire :
La socialisation d’un chien c’est lui apprendre à intégrer les différentes composantes de son environnement. C’est aussi son intégration dans la famille, son groupe social.
En gros c’est lui faire connaître le bruit du camion poubelle, des bus, des voitures, lui faire rencontrer des humains et des chiens sans pour autant jouer avec eux ou être touché, caressé, lui permettre de découvrir sa rue, son quartier, les espaces verts proches… bref l’environnement animé et inanimé dans lequel il évoluera durant toute sa vie.

Quand, comment, où ?

La socialisation du chien, donc sa découverte de son environnement de vie, ne peut se faire efficacement qu’à un certain moment de l’existence de votre compagnon, c’est ce que l’on nomme une période sensible ou encore période critique.
Durant cette période, le système nerveux central est à même d’enregistrer de façon durable, un tas de données et à modifier les capacités comportementales de l’individu afin qu’il s’adapte efficacement à son environnement.
Cette période s’étend, chez le chiot, de la 3e semaine jusqu’à la 12e semaine mais peut se poursuivre une ou deux semaines de plus dans certains cas.
Il est donc indispensable que, durant ce court laps de temps, le chien soit socialisé comme indiqué plus haut… idéalement, il devrait, avant ses 3 mois, avoir vu (et pas touché !!!) une centaine de chiens et autant d’humains sans compter bien sûr la découverte des bruits, odeurs de tous les espaces et lieux où il passera son existence.
Un chien qui n’est pas ou mal socialisé durant cette période va présenter de la peur face aux humains, animaux, situations, mouvements, bruits…inconnus, avec tout ce que cela va engendrer comme stress pour lui et son entourage.
Et là, nous nous trouvons dans un nœud, en effet, par peur (peu justifiée), de contracter une maladie, éleveurs et vétérinaires serinent, d’une même voix, aux acquéreurs que leur chiot doit rester « chez eux », sans contact avec l’extérieur, jusque 1 ou 2 semaines après la vaccination des 3 mois.
Faites le calcul : vous devriez éviter de socialiser votre chiot durant sa période sensible et il ne pourrait découvrir son environnement « naturel » que lorsqu’il aurait terminé cette fameuse période. Autant cracher dans un violon…
Alors, si vous prenez un chiot, à vous de décider si vous voulez un compagnon équilibré, bien dans ses pattes, à l’aise dans la vie courante ou un animal peureux, inquiet, toujours sur le qui-vive voire agressif…

Et le risque de contracter une maladie me direz-vous ?

Soyons sérieux :
*nous vivons dans un pays où la quasi-totalité des chiens est vaccinée (selon une étude très documentée, lorsque 50% d’une population canine est vaccinée contre une maladie, on peut dire que celle-ci est éradiquée).
* si l’éleveur est sérieux, la chienne a pu allaiter ses petits qui ont donc reçu ses anticorps, ceux-ci sont efficaces durant environ 3 mois
* dans la même optique, votre chiot doit avoir reçu une pré-vaccination vers sa 7e semaine, soit celle-ci est efficace, soit les anti-corps maternels sont encore actifs, mais dans les deux cas, votre chiot est protégé.
* la plupart des virus sont véhiculés par l’air, donc si vous voulez vraiment protéger votre chiot de tout risque, vous ne pouvez pas le sortir même dans votre jardin, puisque l’air ne s’arrêtera pas à votre clôture ! Donc outre le fait de ne pas le socialiser, oubliez aussi son apprentissage de la propreté !! (la situation que nous vivons au niveau mondial avec le Corona en est d’ailleurs un bon exemple).
* Et puis, tant que vous y êtes, lorsque vous rentrez chez vous, n’oubliez pas de vous changer complètement, de prendre une douche, de vous désinfecter totalement… car vous pourriez introduire des virus par vos chaussures, vos vêtements, vos cheveux, vos mains… Et bien sûr, cela vaut pour tous les membres de la famille comme pour les visiteurs… Vous comprenez le ridicule de l’histoire ???
Alors osez prendre des risques calculés : sortez votre petite boule de poils dès son premier jour chez vous, n’allez surtout pas faire une grande promenade, laissez-lui plutôt découvrir votre rue et les environs MAIS protégez-la en n’autorisant aucun chien inconnu à la toucher, en évitant les lieux où de nombreux chiens circulent ou passent.
Et n’oubliez jamais que la vie est faite de prises de risques continuelles… tant pour vous que pour votre compagnon chien
.

Des dérapages souvent évitables

Vous avez décidé que votre chiot sera un compagnon sûr de lui, à l’aise en toutes circonstances et allez tout faire pour qu’il en soit ainsi, c’est parfait, mais d’autres conditions viennent s’ajouter à une bonne socialisation.
En amont : acquérir un chien doit être réfléchi et ne peut se faire sur un coup de tête.
Le choix de la race et de l’élevage sont donc essentiels car n’oublions pas que chacun des deux parents de votre chiot va lui donner 50% de son patrimoine génétique, celui-ci englobant son caractère.
Le standard de certaines races spécifie que le chien doit être « réservé », « prudent » avec les personnes inconnues… Alors, des éleveurs peu au fait de la différence entre « réservé » et peureux sélectionnent et reproduisent avec des chiens mal dans leur peau, craintifs au point d’en devenir agressifs… C’est ainsi que certaines races sont connues et reconnues comme « peureuses », ce caractère ayant été fixé par des incompétents se disant éleveurs, et souvent soutenus dans leur démarche par des juges en exposition de beauté.
L’acquéreur se retrouve alors avec un compagnon difficile à gérer même s’il a été correctement socialisé, et s’il fait appel à l’éleveur, celui-ci s’empressera de le culpabiliser en lui disant que dans son élevage il n’a pas ce problème, que c’est le premier chien avec lequel il a des soucis… Bref, ce n’est pas sa faute !!!
Mais un chien peureux donnera des chiots peureux, c’est inévitable… Pire même s’il s’agit de la mère car elle, en plus, apprendra à ses chiots, qui vont l’imiter, à avoir peur !
Le rôle de l’éleveur, après celui d’une bonne sélection de ses reproducteurs (si possible sur 2 ou 3 générations !!) sera d’enrichir le lieu de vie des chiots pour leur permettre de jouer, découvrir, expérimenter, rencontrer des humains dans des situations agréables mais aussi de laisser, idéalement, la nichée en contact non seulement avec la mère mais aussi avec des chiens adultes et/ou adolescents. Ceux-ci aideront et prendront le relais de la mère dans son travail d’éducation et de surveillance des petits.
S’informer sur l’élevage ce sera donc aussi trouver des chiens issus de cet endroit afin de voir comment ils se comportent, quels sont leurs problèmes de caractère…
Dans le même ordre d’idée, évitons (fuyons même) bien sûr les chenils multi-races, les importateurs de chiens venant de divers pays de l’UE ou d’ailleurs, les revendeurs de chiens aux origines douteuses ou les producteurs de chiens qui ne pensent qu’au profit.
Et puis, lorsque votre chiot aura rejoint votre famille, il faudra le protéger, car c’est là un des rôles essentiels d’un véritable chef de meute.
Cette protection passera par le fait de lui fournir le gîte, les soins, l’alimentation dont il a besoin mais aussi d’éviter qu’il ne vive l’une ou l’autre expérience traumatisante qui pourrait changer définitivement sa vie et la vôtre.