Quand les chiens sont partis, les moutons dansent…
Eh oui, nous pouvons revoir le proverbe car, au mois d’août dernier, après une étude approfondie de la situation des terrains et sur les conseils de Cédric, notre jardinier, nous avons décidé de faire l’acquisition d’un « matériel » d’entretien des terrains plus écologique que la tondeuse traditionnelle.
Ils sont trois, et je voudrais vous les présenter.
Il s’agit de 3 jeunes béliers de la race de Soay.
Quelques jour après leur arrivée… arbres et buissons sont très envahissants
Leur nom vient de l’île dont ils sont originaires et qui se situe à l’extrême nord ouest de l’Ecosse.
Cette île, minuscule (1 km²) est inhabitée et la vie y est extrêmement rude : températures très basses en hiver, vents violents que rien n’arrête, falaises tombant à pic dans la mer…
Les ancêtres de ces moutons furent introduits sur l’île il y a environ 3000 ans, par des populations celtes, peut-être pour en faire un réservoir à viande fraîche… mais ce n’est pas prouvé.
Ces moutons se sont développés dans un environnement réduit et sont restés très proches de leurs ancêtres les mouflons. Du fait de cette situation, leur taille s’est réduite et ils sont devenus plus robustes que leurs congénères d’autres races, plus « travaillées » par l’homme.
Le mouton de Soay est très rustique, il ne demande que très peu de soins, ne doit pas être tondu et résiste bien aux maladies comme le piétin, de ce fait, il est devenu la vedette de l’éco pâturage : nombreuses sont les réserves naturelles où des individus sont installés et certaines villes en utilisent pour l’entretien d’endroits difficiles d’accès par des engins motorisés.
Autre avantage, il répartit sa ration alimentaire pour moitié en herbe et pour moitié en feuilles, branches, hautes herbes, buissons… Donc outre le fait d’être une bonne tondeuse, c’est aussi un débroussailleur de premier ordre.
Contrairement à la majorité des autres races ovines, le mouton de Soay est de couleur brune et les deux sexes portent des cornes en spirales.
Au vu de ses nombreux avantages, nous avons donc décidé d’en acquérir trois, ce qui est le nombre suffisant pour l’entretien de l’ensemble des terrains.
Sur les conseils d’un spécialiste belge de la race (www.soay.be) nous avons opté pour des béliers car, éthologiquement, les mâles vivent en groupe et séparé des femelles sauf au moment du rut. Comme nous ne voulons pas faire d’élevage, le choix était vite fait.
En outre, les mâles sont moins farouches que les femelles.
Pour assurer un bon démarrage, nous avons aussi pris des agneaux habitués à voir, à distance, des chiens !
Nos trois nouveaux pensionnaires sont arrivés le 14 août 2013 et, en quelques jours, on pouvait voir leur impact sur les ronces et sur l’herbe… C’est dire s’ils étaient efficaces.
Les ronces n’ont pas résisté longtemps à nos éco-tondeurs
Pour assurer leur sécurité et les rassurer, les moutons sont bloqués dans un petit parc lors des cours d’éducation et les chiens ne sont pas autorisés à les approcher, nous ne feront donc pas de travail sur troupeau avec eux.
Quasi inapprochables à moins de 2 mètres, vous aurez l’occasion des les voir de loin ou, d’assister à leur libération après les cours.
Et les crottes ? Elles ne sont pas bien grandes, se dispersent et se dégradent rapidement, de plus, nombre de chiens en font leur délice… Sans risque, sinon celui d’avoir une haleine un peu chargée…
Henri et Jean-Michel se sont chargés de leur faire un bel abri avec place pour la réserve de foin.
Cet hiver ayant été particulièrement doux, nos pensionnaires n’ont guère eu de problème avec le froid.
Au fil des mois, nos trois compères se sont habités au matériel qui occupe les terrains et se le sont appropriés.
Non seulement ils sautent sans effort par-dessus les haies et le saut en longueur, mais, après avoir squatté la table
voici qu’ils ont un nouveau passe-temps : se loger, à trois, dans les tunnels d’agility !
Et, attention, pas n’importe comment : chacun a son niveau de préséance pour s’y installer…
Le « A » a aussi été adopté…chacun y monte à son tour pour prendre l’élan suffisant pour heurter avec force le front de l’un ou l’autre de ceux restés plus bas…
Seules la passerelle et la bascule sont exclues de ce terrain de jeux… mais pour combien de temps ?
Les haies de fly ont un autre rôle : elles constituent des micro climats où les plantes poussent à l’abri du vent. Nos gourmets les bousculent donc d’un bon coup de corne pour pouvoir atteindre les délicieuses pousses qui s’y développent…
Avec le printemps, nos trois compères perdent naturellement leur laine… Tous les oisillons des environ ont un nid en pure laine vierge !
Bref, nos tondeuses sont non seulement très efficaces mais aussi d’une intelligence incroyable.
Super ça !!